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Inchocercose


L’onchocercose, ou « cécité des rivières », est une maladie parasitaire due au filaire Onchocerca volvulus, qui se transmet lors de contacts répétés avec des simulies infectées (Simulium spp.). Ces simulies se reproduisent dans des rivières et des cours d’eau à courant rapide, surtout dans les villages isolés situés près des terres fertiles, où la population dépend de l’agriculture.

Dans l’organisme humain, les vers adultes produisent des larves (microfilaires) qui migrent vers la peau, les yeux et d’autres organes. Lorsqu’une simulie femelle pique une personne infectée pour un repas de sang, elle ingère aussi des microfilaires qui vont se développer dans son organisme et qu’elle va transmettre à son tour à un autre être humain en le piquant.

Signes et symptômes cliniques

VIDEO: 🔮11 - onchocercose
hayat-zradni (nassimalannabi)

L’onchocercose est une maladie des yeux et de la peau. Les symptômes sont dus aux microfilaires qui se déplacent dans les tissus sous-cutanés et provoquent de violentes réactions inflammatoires lorsqu’ils meurent. Les personnes infectées ressentent de fortes démangeaisons et présentent des lésions cutanées. Elles présentent aussi parfois des lésions oculaires qui peuvent entraîner une déficience visuelle et une cécité irréversible. Dans la plupart des cas des nodules apparaissent sous la peau autour des vers adultes.

Distribution géographique

VIDEO: ONCHOCERCOSE
Stephane Chodaton

Carte de la distribution géographie de l'oncochercose

VIDEO: Onchocerciasis (River Blindness) - Life Cycle - WHO
IMPALA NIHR

 L’onchocercose sévit principalement dans les zones tropicales. Plus de 99 % des personnes infectées vivent dans 31 pays d’Afrique subsaharienne : Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Kenya, Libéria, Malawi, Mali, Mozambique, Niger, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Soudan du Sud, Tchad, Togo

La maladie se transmet également sur le territoire Yanomami au Brésil et au Venezuela (République bolivarienne du), et au Yémen.

Programmes de prévention, de lutte et d’élimination

VIDEO: L'onchocercose: un effort sur la durée
Global Health Channel

Les efforts déployés par le Programme de lutte contre l’onchocercose entre 1974 et 2002 ont permis de maîtriser la maladie en Afrique de l’ouest. Le Programme a principalement eu recours à la pulvérisation d’insecticides contre les larves de simulies (lutte antivectorielle) par hélicoptère et par avion, puis à la distribution d’ivermectine à grande échelle à partir de 1989.

Le Programme de lutte contre l’onchocercose a soigné l’infection chez 40 millions de personnes, dont 600 000 ont ainsi pu être sauvées de la cécité, et a permis de faire en sorte que 18 millions d’enfants naissent sans que pèse sur eux la menace de la maladie et de la cécité. En outre, 25 millions d’hectares de terres arables abandonnées ont été récupérés pour la construction de logements et la production agricole, ce qui permet de nourrir 17 millions de personnes par an.

Le Programme africain de lutte contre l’onchocercose (APOC) a été créé en 1995 afin de lutter contre la maladie dans les derniers pays africains d’endémie. Il a été clôturé fin 2015 après le commencement de la transition vers l’élimination de l’onchocercose. La principale stratégie a été la mise en place du traitement par l’ivermectine sous directives communautaires (TIDC) et, le cas échéant, de la lutte antivectorielle au moyen de méthodes sans risque pour l’environnement. Lors de la dernière année, plus de 119 millions de personnes ont été traitées à l’ivermectine et de nombreux pays avaient obtenu une baisse importante de la morbidité liée à l’onchocercose. Plus de 800 000 personnes en Ouganda et 120 000 au Soudan n’avaient plus besoin d’ivermectine au moment de la fermeture de l’APOC.

En 2016, le Projet spécial élargi pour l’élimination des maladies tropicales négligées en Afrique (ESPEN), mis en place pour couvrir la chimioprévention de cinq MTN a quatre objectifs principaux :

1) intensification des traitements pour atteindre une couverture géographique de 100 % ; 2) réduction des traitements en vue de les arrêter lorsque la transmission a été interrompue ou maîtrisée ; 3) renforcement des systèmes d’information pour orienter l’action sur la base de données probantes et 4) amélioration de l’utilisation des dons de médicaments par une meilleure gestion de la chaîne d’approvisionnement. Le projet ESPEN est hébergé au Bureau régional OMS de l’Afrique.

Avec le soutien de l’ESPEN, l’accès au traitement à l’ivermectine a continué à être élargi, ce qui a permis à 152,9 millions de personnes d’en bénéficier en 2019, mais le nombre de sujets traités à baissé de 26,9 % en 2020 en raison des perturbations entraînées par la COVID-19. 

Endémicité de l'oncocherchose dans la Région africaine de l'OMS (2020)

Le programme d’élimination de l’onchocercose dans les Amériques a été créé en 1992 dans le but d’éliminer les troubles oculaires liés à l’onchocercose et d’enrayer la transmission de la maladie dans les Amériques d’ici à 2015 grâce à un traitement semestriel à l’ivermectine à grande échelle. Les 13 endroits de cette Région où sévissait la maladie bénéficiaient d’une couverture de plus de 85 % en 2006 et la transmission a été interrompue dans 11 d’entre eux. Les efforts d’élimination portent désormais essentiellement sur le peuple Yanomami au Brésil et au Venezuela (République bolivarienne du), qui représente une population à risque de 35 228 personnes seulement.

Le 5 avril 2013, la Directrice générale de l’OMS a publié une lettre officielle confirmant que la Colombie était parvenue à éliminer l’onchocercose. La Colombie est le premier pays où l’élimination de l’onchocercose a été vérifiée et déclarée par l’OMS. Ensuite, l’Équateur a été le second pays à être déclaré exempt d’onchocercose en 2014, suivi du Mexique en juillet 2015 et du Guatemala en juillet 2016. Plus de 500 000 personnes n’ont plus besoin d’ivermectine dans les Amériques.

Traitement

VIDEO: L'onchocercose dans le monde
LIRFrance

L’OMS recommande de traiter l’onchocercose par l’ivermectine au moins une fois par an pendant 10 à 15 ans. Lorsque O. volvulus coexiste avec Loa loa, les stratégies thérapeutiques doivent parfois être adaptées. Loa loa est une autre filaire parasitaire endémique en Angola, au Cameroun, en Guinée équatoriale, au Nigéria, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, en République du Congo, au Soudan du Sud et au Tchad. Le traitement des sujets ayant une forte densité de Loa loa dans le sang peut parfois entraîner des effets indésirables graves. Dans les pays affectés, il faut suivre les recommandations conjointes du Comité d’experts du Mectizan® et de l’APOC sur la prévention et la prise en charge des éventuels effets indésirables graves.

Action de l’OMS

VIDEO: onchocercose
cwistof

L’OMS apporte un appui administratif, technique et opérationnel à la recherche dans les trois Régions où l’onchocercose se transmet. 

Le sous-groupe consultatif technique sur l’onchocercose, créé par l’OMS en 2017, fournit des orientations pour les travaux de recherche opérationnelle visant à recenser les zones d’endémie où l’AMM est nécessaire et assure une supervision à cet égard. Dans les zones où l’onchocercose et la filariose lymphatique sont toutes deux endémiques, la recherche est axée sur l’élaboration de stratégies de co-évaluation des deux maladies pour faciliter la prise de décisions judicieuses sur l’arrêt de l’AMM.

Le diagnostic de l’onchocercose reste difficile pour les programmes. Le Groupe consultatif technique pour le diagnostic des MTN considère que la mise au point de nouveaux outils de diagnostic de cette maladie est une priorité. Un sous-groupe a été convoqué pour établir deux profils de produits cibles servant à cartographier les cas d’onchocercose et à confirmer le diagnostic pour décider de l’arrêt de l’AMM.

Les profils de produits cibles sont maintenant postés sur le site Web de l’OMS  

Le Bureau régional OMS de l’Afrique, qui a assuré la supervision générale du Programme de lutte contre l’onchocercose (OCP) de 1975 à 2002 et du Programme africain de lutte contre l’onchocercose (APOC) de 1995 à 2015, encadre désormais ESPEN, qui coordonne les stratégies de lutte et d’élimination dans cette Région.

Dans le cadre du partenariat de l’OEPA (Programme pour l’élimination de l’onchocercose dans les Amériques), l’OMS collabore avec les pays d’endémie et les partenaires internationaux dans la Région OMS des Amériques. Bien qu’il n’y ait pas de programme officiel pour coordonner les activités dans la Région OMS de la Méditerranée orientale, les deux pays dans cette Région participent aux activités d’élimination et bénéficient du soutien de l’ESPEN pour parvenir à éliminer l’onchocercose.

Avec le passage de la lutte à l’élimination, il faut cartographier de grandes zones d’Afrique pour déterminer si la transmission est active et si un traitement est nécessaire. Une stratégie d’échantillonnage pour cartographier l’élimination de l’onchocercose a été mise au point afin d’aider les pays à mener ces évaluations et à débuter un traitement si nécessaire.

Priorités de la recherche

VIDEO: ECLAIRAGE SUR L'ONCHOCERCOSE ET LA FILARIOSE: DEUX MALADIES TROPICALES NEGLIGÉES
ETELE BENIN

Pour parvenir à éliminer l’onchocercose, il faudra établir un programme de recherche ambitieux permettant aux programmes de progresser. À cet égard, il faut :

  • Optimiser les stratégies destinées à atteindre les populations marginalisées et migrantes.
  • Valider des stratégies de cartographie et d’intervention sûre dans les endroits où l’onchocercose et la loase sont toutes deux endémiques.
  • Définir des seuils à partir desquels commencer et arrêter l’AMM.
  • Mettre au point des outils de diagnostic fiables pour faciliter la prise de décisions dans le cadre des programmes.
  • Démontrer l’utilité des mesures de lutte antivectorielle pour les programmes.
  • Tester de nouveaux schémas thérapeutiques.
  • Optimiser la conception des études en utilisant de nouveaux outils géostatistiques.
  • Élaborer des stratégies pour la période postérieure à la vérification.
  • Envisager des possibilités d’intégrer la surveillance.

Sources


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Author: Bobby Bowen MD

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